Touche toutes les activités prolongées en milieu froid (dès – 2°), en altitude, en mer selon la latitude (montagnards, sportifs hivernaux, travailleurs au froid, etc..) ainsi que les sans-abris. Enfants à risque (défaut de surveillance).
Facteurs favorisants
- Vent : aggravation importante de la sensation de froid et de la déperdition calorique
- Humidité/eau : l’eau conduit la chaleur 25x plus vite que l’air.
- Altitude
- Alcool (état de conscience), tabagisme
- Etat général, maladies systémiques.
Clinique et classification
Gelure transitoire:
lésion par le froid correspondant à la brûlure superficielle, se manifestant par un érythème transitoire avec retour en moins d’une heure après réchauffement.
Gelure superficielle:
Gelure permanente touchant les couches superficielles du derme équivalent à une brûlure du 2ème degré superficiel. Aspect initial blanchâtre cireux de la peau. Lors du réchauffement, œdème et érythème cutané, douleur marquée. Phlyctènes dans les 48h, séreuses ou hématiques (signe de gravité). En l’espace d’une semaine environ, nécrose superficielle et formation progressive d’une carapace, clivage avec le derme régénéré sous-jacent en quelques semaines. Récupération pratiquement complète de la sensibilité. Cette évolution en principe favorable justifie un certain attentisme chirurgical afin de ne pas amputer inutilement des tissus capables de régénérer.
Gelure profonde:
gelure permanente touchant progressivement tout le derme, l’hypoderme et potentiellement les tissus plus profonds. Equivalent d’une brûlure profonde. Initialement, peau blanche ou d’aspect rouge-grisâtre (mélange de suffusion hémorragique et de nécrose caractéristique lorsqu’on l’a vu une fois), insensible. Lors du réchauffement, cet aspect demeure (contrairement aux gelures superficielles), douleur toujours marquée. Formation secondaire de phlyctènes hémorragiques (jours à semaines). Formation d’une carapace nécrotique sèche ou d’une nécrose plus profonde avec amputation spontanée possible (semaines à mois).
Traitement
Il faut penser avant tout (sur le terrain) à ne pas aggraver les lésions
- par des manœuvres de réchauffement si elles risquent d’être suivies d’un nouveau refroidissement, ces cycles augmentant les dommages tissulaires de manière exponentielle.
- En protégeant les parties gelées de tout trauma mécanique supplémentaire : elles sont fragiles !
- Rechauffement progressif
Prise en charge spécialisée en milieu hospitalier.