L’expression « doigt de porte » sous entend l’écrasement de la dernière phalange d’un doigt dans une porte, une portière de voiture ou entre deux objets/surfaces rigides.
C’est un traumatisme très fréquent, surtout chez les enfants. Il s’agit souvent de plaies délabrantes, très impressionnantes emportant souvent l’ongle. Un hématome douloureux peut apparaître sous l’ongle (« l’ongle devient noir »). Une fracture sous-jacente peut y être associée, raison pour laquelle une radiographie du doigt est indispensable.
La situation est souvent stressante aussi bien pour l’enfant que pour l’entourage. Il est important de calmer l’enfant et d’éviter toute boisson tant que le diagnostic n’est pas clair (laisser l’enfant à jeun).
Quelques gestes simples permettent de conditionner au mieux l’enfant et son doigt:
- Laver la plaie à l’eau tiède
- Comprimer pendant 15 minutes (ne jamais poser de garrot !) avec des compresses ou un linge
- Enlever les bagues aux doigts de la main blessée
- Faire un gros bandage en prenant plusieurs doigts pour éviter un bandage circulaire sur le doigt blessé
- Récupérer sur place l’ongle ou toute partie avulsée
- Consulter un centre d’urgence
Après avoir réalisé une radiographie du doigt, le traitement est variable en fonction du type de lésions, qui peuvent nécessiter la simple évacuation d’un hématome sous unguéal (diminue immédiatement la douleur pulstile) jusqu’à la réparation microchirurgicale complexe du lit unguéal ou de la pulpe voire sa réimplantation.
Une anesthésie locale ou générale (chez le jeune enfant) sont nécessaires. Un rappel antitétanique sera réalisé en fonction du statut de vaccination anti-tétanique du patient. Une antibiothérapie est souvent indiquée, surtout en présence d’une fracture sous-jacente.
La majorité des cas évoluent favorablement avec une cicatrisation satisfaisante des plaies. La mobilité de la dernière phalange est rarement altérée car l’articulation inter-phalangienne distale n’est pas atteinte en règle générale. Quelques douleurs résiduelles et/ou fourmillements peuvent persister durant plusieurs mois, les extrémités distales des doigts étant riches en terminaisons nerveuses.
Le risque d’infection existe toujours : le suivi clinique régulier est indispensable. La repousse anormale de l’ongle est la complication la plus fréquente de ces traumatismes (ongle dystrophique « en vague »). Ces dystrophies unguéales peuvent s’atténuer avec le temps et ont rarement une répercussion sur la fonction du doigt. Il faut attendre 2 repousses unguéales complètes avant de statuer sur l’aspect définitif de l’ongle.

evacuation d’un hématome sous unguéal à l’aide d’un thrombone chauffé (thrombonisation)