Imageries médicales
L’imagerie médicale est certainement l’un des domaines qui a le plus progressé ces vingt dernières années. Ces récentes découvertes permettent un meilleur diagnostic et facilite le geste du chirurgien.
Toutes les procédures peuvent être en principe effectuées dans un délai d’une semaine. Leurs interprétations sont à disposition du spécialiste le lendemain de leur réalisation. Il existe plusieurs types d’imageries médicales:
Radiographies standards
Les radiographies standards permettent de visualiser des lésions osseuses traumatiques (luxations, fractures), des lésions dégénératives (arthrose), des calcifications des tissus mous ou la présence de corps étrangers radio-opaques.
Elles permettent d’apprécier l’importance du déplacement d’une fracture, son extension articulaire et la qualité de la correction chirurgicale (réduction).
Les radiographies du poignet et de la main gauche peuvent être utilisées pour estimer l’âgeosseux d’un enfant. Le chevauchement des os, leurs structures tridimensionnelles et parfois l’apparition tardive des traits de fracture (notamment au niveau du scaphoide) expliquent que certaines fractures peuvent ne pas être visibles initialement.Les effets secondairesdes rayons X sont bien établis.
Le radiologue veillera à ce que la demande d’examen soit dûment justifiée et que les doses de rayons délivrées restent les plus faibles possible avec une protection des zones non radiographiées (tablier de plomb). Un contrôle périodique des installations radiologiques est prévu par la loi. La réalisation d’une radiographie standard se fait en environ 5 minutes.
Echographie
L’échographie est une technique d’imagerie basée sur les ultrasons. Une sonde assure leur émission et leur réception. L’échographie offre une analyse détaillée des muscles, des tendons, des ligaments et des nerfs périphériques (et ce, en complément du bilan radiographique standard). Cet examen est indolore, sans danger et peut être répété sans problème. Les mesures et la qualité des images dépendent beaucoup de l’habilité et de la compétence du médecin radiologue. La durée de l’examen s’échelonne entre 10 et 15 minutes.
Scanner (tomodensitometrie Ou Ct-scan)
Le scanner utilise la propriété des rayons X d’être absorbés de façon différente selon les tissus qu’ils traversent. Le patient est placé sur une table qui se meut longitudinalement au travers d’un anneau comprenant les tubes à rayons X. Les informations obtenues sont stockées séquentiellement dans un ordinateur : elles permettent par des calculs mathématiques complexes, des reconstructions qui assurent la formation des images.Le scanner assure la visualisation de tous les éléments profonds de l’organisme, difficilement accessibles aux radiographies standards ou aux ultrasons. Il permet la recherche de fractures, d’en évaluer l’étendue ou le degré de consolidation. Il est particulièrement utile pour analyser l’os et peut être réalisé avec un plâtre. Il nécessite une participation du malade : celui-ci doit pouvoir s’immobiliser sur la table une dizaine de secondes. En l’absence d’injection de produit de contraste, il n’ y a pas lieu d’être à jeun. En cas de grossesse, la justification (indication) de l’examen et son rapport bénéfice/risque doivent être soigneusement évalués. Le foetus est en effet particulièrement sensible à l’irradiation.
IRM
L’imagerie par résonance magnétique (IRM) est une technique d’imagerie permettant d’obtenir des vues internes du poignet ou des doigts de façon non-invasive avec une résolution relativement élevée. La recherche de contre-indications à l’IRM (claustrophobie, pacemaker, drains ventriculo-péritonéaux et autres appareils sensibles aux champs magnétiques) est systématique. La présence d’un materiel d’ostéosynthèse ne constitue pas en soi une contre-indication mais est susceptible de potentiellement limiter la qualité des images en raison de la production d’artéfacts. On évite de réaliser une IRM chez la femme enceinte.
Le patient est placé dans un mini-tunnel où règne un champ magnétique. L’acquistion des images nécessite entre 20 à 30 minutes en fonction des pathologies envisagées. Le tunnel produisant le champs magnétique est de taille variable : en fonction de l’organe à explorer, seul des portions limitées du corps peuvent être positionnées en son sein. L’IRM est particulièrement utile pour analyser les articulations et les parties molles (tendons, nerfs, synoviale…) et rechercher ou faire le bilan des tumeurs ou autres masses des tissus mous.
Arthrographie
Il est parfois nécessaire d’injecter un produit de contraste dans une articulation pour identifier les causes d’un dysfonctionnement. L’articulation est ainsi distendue : des lésions ostéo-chondrales ou des corps étrangers intra-articulaires peuvent être découverts. Une fuite de produit de contraste peut être indicative d’une rupture ligamentaire. Avant l’examen, le radiologue se sera assuré que le patient n’a pas souffert par le passé d’une réaction allergique à l’injection d’un produit de contraste radiologique. L’arthrographie est réalisée de manière codifiée et séquentielle. Après désinfection de la zone périarticulaire à explorer, le médecin radiologue instille dans le(s) espace(s) d’intérêt du produit de contraste. Le positionnement de l’aiguille de ponction intra-articulaire se fait sous contrôle radiologique. Le tout s’étend sur 5 à 10 minutes. Le produit injecté va combler l’articulation et mouler les surfaces osseuses.
Lors de l’injection, il est possible de ressentir une chaleur localisée ou une sensation de gonflement. Ces effets sont transitoires et disparaissent rapidement. Une fois l’injection réalisée, le médecin procède à l’acquisition des images soit par IRM ou par scanner en fonction des structures à explorer (tissus mous, tissu osseux, couverture cartilagineuse…). Les complications sont rares (1/100.000) : saignement intraarticulaire et infection secondaire sont les principales, la seconde étant la plus redoutée. Tout est entrepris, notamment sur le plan de l’asepsie, afin d’en limiter le risque de survenue.
Scintigraphie osseuse
Il s’agit d’un examen utilisant une technique de médecine nucléaire (injection d’isotopes radioactifs) qui a pour but d’évaluer le métabolisme osseux de l’ensemble du squelette. C’est un examen complémentaire pour la recherche de maladies osseuses : fractures, maladies des articulations, pathologies du sportif (fissures, périostite), algodystrophie (Südek), infection osseuse, tumeurs osseuses primitives ou secondaires. Il n’est pas nécessaire d’être à jeun.
L’examen se déroule en deux parties : une injection intraveineuse de l’isotope radioactif est réalisée (durée : 15 minutes). Après l’injection, le patient doit boire 1 litre d’eau et aller uriner afin de faciliter la fixation du produit sur l’os et son élimination par les reins. Trois heures après l’injection débute la seconde partie de l’examen. Elle consiste à installer le patientconfortablement sur la table d’examen (Gamma caméra), qui doit demeurer immobile pendant l’acquisition des images (durée 40 minutes).
Jaroslava Toman, MD
Radiologue FMH
Service de Radiologie de l’Hôpital de la Tour