Alors qu’il s’agit d’un traumatisme choquant tant pour le patient ainsi que pour son entourage, l’amputation d’un doigt (d’une partie distale ou même de sa totalité) reste un accident courant.
Sa fréquence diminue depuis les campagnes de prévention et de sécurisation des outils, notamment en milieu professionel.
Un traumatisme particulier est l’avulsion du doigt par une bague (“ring finger”): le doigt reste accroché par la bague occasionnant une lacération du doigt pouvant aller jusqu’à son amputation complète. Il est important de connaitre les premières mesures à prendre en urgence avant que le personnel médical ou paramédical prenne le relais.
Que faire en cas d’urgence ?
- Comprimez le doigt à l’aide de compresses ou d’un linge. Ne jamais poser de garrot au doigt même si le saignement vous paraît impressionnant.
- Récupérer le bout de doigt amputé, l’entourer de compresses (pas de coton toujours difficile à retirer ultérieurement) et le déposer dans un sac en plastique sec, lui même reposant sur de la glace.
- Il faut éviter tout contact direct de la glace avec le doigt (risque de gelure). Le patient doit être laissé à jeun (sans boire ni manger).
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Aux urgences
Le patient est perfusé (antalgique) et conduit en radiologie (radio des éléments amputés et du ou des doigts blessés). Le spécialiste de la main fait une première évaluation des lésions afin d’informer au mieux le patient sur les possibilités de réimplantation et des différentes options thérapeutiques.
Le délai entre le traumatisme et l’opération, pour réimplanter un doigt varie de plusieurs heures à 12 heures. En cas d’amputation en zone musculaire, ce délai est beaucoup plus court. La réimplantation d’un doigt, même si elle est réussie en terme de vascularisation, ne garantit pas une bonne récupération fonctionnelle du doigt.
On ne réimplante pas, par exemple, un index sectionné en amont de l’interphalangienne proximale, en raison de la raideur constante préjudiciable à sa fonction. En revanche tout doit être mis en oeuvre pour réimplanter un pouce sectionné. Le taux de succés est d’environ 65%. Ce taux chute à 20% en cas de doigt d’alliance.
Traitement du doigt sectionné
La réalisation d’une réimplantation se pratique par des chirurgiens spécialisés de la main. Une surveillance spécialisée, avec possibilité de reprise chirurgicale dans les heures ou jours qui suivent l’opération est fondamentale. La rééducation en ergothérapie est longue et nécessite une étroite collaboration du patient. En cas de nécrose du doigt réimplanté, une amputation secondaire est indiquée avec réalisation de lambeaux le plus souvent pour conserver un maximum de longueur au doigt amputé (facilitant notamment la pose de prothèse esthétique).